Alors que les villes se convertissent progressivement à l’électrique, une autre révolution énergétique se prépare en mer. Silencieuse, propre et innovante, la propulsion électrique s’invite dans les ports, les lagunes et les golfes, promettant une transformation profonde du transport côtier. Mais cette transition est-elle réaliste ? À quelle échéance ? Et pour quels usages ? Commodore fait le point.
🌊 Une réponse aux enjeux climatiques et touristiques
Le transport côtier, qu’il soit utilitaire, touristique ou lié à l’hôtellerie de luxe, est aujourd’hui majoritairement dépendant du carburant thermique. Or, cette dépendance a un coût : émissions de CO₂, nuisances sonores, pollution des eaux, et dégradation de l’expérience touristique.
Avec l’explosion du tourisme balnéaire et l’engorgement des routes côtières, les navettes maritimes et taxi-boats ont le vent en poupe. Mais cette croissance pose une question centrale : peut-elle être durable ?
Le passage à l’électrique apparaît alors non seulement comme un enjeu écologique, mais aussi comme un avantage concurrentiel. Les passagers recherchent de plus en plus des expériences responsables et silencieuses. Et les collectivités commencent à légiférer en ce sens.
⚡ Les avantages indéniables de l’électrique
Les bateaux électriques présentent plusieurs atouts majeurs :
Silence total : fini le bruit du moteur qui couvre les conversations et dérange la faune marine.
Zéro émission directe : aucune fumée ni rejet dans l’eau, idéal pour les zones protégées ou les lagunes.
Moins d’entretien : les moteurs électriques comportent moins de pièces mécaniques que leurs équivalents thermiques.
Coût à l’usage réduit : recharger un bateau électrique coûte nettement moins cher que le plein d’essence.
À cela s’ajoute une image modernisée pour les établissements qui les utilisent : opter pour une navette électrique, c’est affirmer son engagement en faveur d’un tourisme durable.
⚠️ Des freins encore réels
Mais tout n’est pas encore fluide sur la mer électrique. Les freins sont bien connus :
Autonomie limitée : sur de longues distances ou des journées complètes d’activité, les batteries peuvent montrer leurs limites.
Coût d’achat élevé : les bateaux électriques coûtent en moyenne 30 à 50 % plus cher à l’achat.
Temps de recharge : même avec des bornes rapides, la recharge prend plus de temps que de remplir un réservoir.
Infrastructures insuffisantes : les ports ne sont pas tous équipés en bornes de recharge, loin de là.
L’électrique est donc parfait pour les petits trajets répétés — typiquement ceux qu’effectuent les taxi-boats ou les navettes d’établissement — mais reste inadapté pour les longues croisières ou les usages intensifs hors infrastructure.
🔋 Vers un modèle hybride ?
La transition passera sans doute par une période hybride. Certains modèles combinent déjà moteurs thermiques et électriques, permettant d’alterner selon les besoins. Ce modèle est pertinent pour :
Les zones protégées où le thermique est interdit (réserve naturelle, calanques, lagunes) ;
Les trajets mixtes (ville-port, port-plage) ;
Les professionnels qui veulent tester la technologie avant de franchir le cap.
Par ailleurs, de nouvelles technologies émergent : batteries marines solides, hydrogène embarqué, voiliers hybrides, voire même foils électrifiés. L’innovation est en marche.
🏝 Qui sont les pionniers ?
Plusieurs acteurs ont déjà franchi le pas :
À Venise, la municipalité teste des vaporettos 100 % électriques pour préserver la lagune.
En Norvège, des ferries électriques opèrent sur des fjords classés à l’UNESCO.
En France, certaines plages privées ou hôtels de luxe (Saint-Tropez, Calvi, Arcachon) s’équipent de navettes zéro émission.
Des chantiers comme Candela, Navalt ou Vita Yachts développent des unités ultra-performantes, rapides et durables.
Commodore travaille déjà à intégrer ces pionniers dans sa flotte, en priorité sur les segments urbains ou très court-courriers, là où l’électrique prend tout son sens.
♻️ Une alternative immédiate : la compensation carbone
Pour les professionnels qui ne peuvent pas encore passer à l’électrique, la compensation carbone intégrée est une première étape concrète.
Chez Commodore, chaque trajet peut être associé à :
Un calcul automatisé des émissions selon le type de bateau, la distance et la consommation ;
Une option de compensation directe depuis l’application, via des projets certifiés (reforestation, énergies renouvelables, etc.).
Ce modèle permet de responsabiliser les passagers, d’impliquer les établissements, et de transformer chaque traversée en acte engagé. Et à moyen terme, ces revenus peuvent même contribuer à financer la conversion électrique des navettes.
🔮 Conclusion : l’électrique, cap ou utopie ?
L’avenir du transport côtier sera électrique là où il peut l’être, et responsable partout ailleurs.
Le passage intégral à l’électrique prendra du temps. Il dépendra des innovations techniques, des subventions publiques, des volontés locales… et des usages concrets. Mais la dynamique est là. Et les professionnels qui s’engagent aujourd’hui en récolteront demain les bénéfices : image, confort, fidélité, différenciation.
Chez Commodore, nous croyons en une mobilité maritime moderne, sobre et servicielle. Et c’est avec les bateliers, les établissements et les territoires que nous construirons cette transition.